OSTOS – Collectif d'ostéopathes

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Plagiocéphalie et ostéopathie

Source d’inquiétude pour les parents, la plagiocéphalie fait partie des déformations crâniennes positionnelles. Elle est bénigne et disparait naturellement vers l’âge de deux ans. Elle est caractérisée par une asymétrie donnant à la tête une forme oblique, on parle communément de « bébé à tête plate ». L’ostéopathie peut-elle s’intégrer dans la prise en charge de la plagiocéphalie ?

Facteurs de risque de la plagiocéphalie

Les facteurs de risque de plagiocéphalie comprennent l’accouchement, l’usage d’instruments, les grossesses multiples, les blessures à la naissance, les malformations congénitales, les prématurés, les garçons, et en particulier le torticolis musculaire congénital et le décubitus prolongé (toutefois celui-ci reste fortement recommandé par la HAS).

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Évolution de la plagiocéphalie

Ces déformations crâniennes sont bénignes et n’ont pas de conséquence autre qu’esthétique : les données scientifiques montrent qu’il n’y a pas de lien de causalité entre une plagiocéphalie et un retard neurodéveloppemental, des troubles spécifiques ophtalmologiques, oculomoteurs ou vestibulaires. De plus, dans la très grande majorité des cas, les déformations crâniennes disparaissent à l’âge de 2 ans grâce à la mobilité spontanée qu’il faut préserver.

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Image : Haute Autorité de Santé

Effets de l’ostéopathie

La plagiocéphalie est un motif de consultation fréquent en ostéopathie. Pourtant, à notre connaissance il n’existe pas assez d’études attestant des effets de l’ostéopathie sur la plagiocéphalie.  L’étude la plus prometteuse portait sur 46 patients séparés en un groupe témoin et un groupe traité. Celui-ci a reçu un traitement ostéopathique en plus du suivi conventionnel et a bénéficié d’une amélioration significative de l’asymétrie et du comportement moteur et d’une réduction de la durée du traitement. L’ostéopathie pourrait être une prise en charge complémentaire efficace dans la prise en charge des plagiocéphalies. Nous espérons que de futures études pourront confirmer ceci dans les prochaines années. Pour en savoir plus sur la prise en charge ostéopathique des nourrissons et enfants, vous pouvez lire notre article sur le sujet.

Prise en charge conventionnelle de la plagiocéphalie

Pour commencer, lorsqu’une plagiocéphalie survient chez un nourrisson, la HAS recommande aux parents d’éviter l’appui de la partie aplatie de la tête et de favoriser des moments pendant lesquels le nourrisson va pouvoir bouger. En complément de ces conseils, il est préconisé de consulter un médecin qui pourra prescrire des soins de kinésithérapie au plus tôt dans le cas où l’enfant a des difficultés à bouger son cou (torticolis).

En l’absence d’amélioration de la déformation crânienne après une prise en charge adaptée, le médecin doit orienter l’enfant tôt. Si possible, il redirige l’enfant vers un centre de compétences ou de référence des malformations crânio-faciales, dès la fin du premier trimestre.

Dans ces rares cas de formes sévères, une déformation crânienne peut être un symptôme évocateur d’un trouble sous-jacent. Par conséquent, ces centres vont permettre l’intervention de neurochirurgiens, de chirurgiens maxillo-faciaux ou de chirurgiens plastiques pédiatriques. Ce sont eux qui sont à même de prescrire, de manière exceptionnelle, une orthèse crânienne au bébé.

Prévention de la plagiocéphalie

Le couchage sur le dos reste la position à adopter quand le nourrisson dort. En revanche, le reste du temps il ne doit pas être constamment immobilisé. Ceci pour éviter qu’il n’appuie sa tête toujours du même côté.

Au quotidien, les parents sont donc les principaux acteurs de la prévention de cette déformation. À ce propos, la HAS recommande de laisser l’enfant libre de ses mouvements notamment pour que son cou soit mobile – y compris sur le ventre lorsqu’il est éveillé et à condition qu’il soit surveillé. De même, elle préconise de varier les postures du nourrisson et d’encourager les rotations spontanées de sa tête grâce à des sollicitations sensorielles (tactiles, visuelles, auditives). Lors de ses phases d’éveil, il est ainsi recommandé de l’installer sur un tapis ferme au sol avec des jouets positionnés autour de lui, en évitant les arches de jeu et les mobiles qui vont fixer son attention en un endroit unique.

En revanche, la HAS pointe les effets délétères des cales-tête, siège-coques, coussins anti-tête-plate, etc., objets qui se sont multipliés dans l’environnement des bébés et qui les empêchent de bouger librement.


Références

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