OSTOS – Collectif d'ostéopathes

causes endométriose

Les causes de l’endométriose

L’endométriose est une pathologie chronique gynécologique. A ce jour cette affection est encore mal comprise et le diagnostic est souvent posé plusieurs années après les premiers symptômes (en moyenne 7 ans).  Il existe différentes théories utilisées pour expliquer les causes de l’endométriose.

La théorie de Sampson

La théorie la plus courante est celle de Sampson. Selon celle-ci, la pathologie découle de menstruations rétrogrades, qui se caractérisent par la remontée de sang menstruel contenant des fragments d’endomètre par les trompes de Fallope et jusque dans la cavité pelvienne, alors même que les règles se produisent.

Les menstruations rétrogrades peuvent amener des cellules semblables à du tissu utérin à se déposer en dehors de l’utérus, où elles s’implantent et se développent. Les menstruations rétrogrades sont un phénomène très fréquent chez les femmes en âge de procréer.

Menstruation rétrograde causes endométriose

La théorie de Meyer (métaplasie cœlomique)

Une autre théorie suggère qu’il pourrait s’agir d’une métaplasie, à savoir la transformation d’un tissu cellulaire différencié en un autre. Il se pourrait que des cellules du péritoine (le tissu qui recouvre les organes abdominaux), situées en dehors de l’utérus se transforment en des cellules semblables à du tissu utérin (sous l’impulsion de certaines hormones et protéines) et commencent à croître. Cette théorie pourrait expliquer l’endométriose chez des femmes n’ayant pas d’utérus ou de tissu endométrial, ou encore les quelques rares cas d’endométriose chez certains hommes (au total 20 cas semblent avoir été rapportés).

La Müllerianose

Pour expliquer la survenue de l’endométriose sur les ligaments du petit bassin, la théorie principalement utilisée est la théorie des restes embryonnaires (Müllerianose). Cette théorie propose que certaines cellules résiduelles issues de la migration embryonnaire (quand l’embryon se déplace de la trompe vers l’utérus) ont la capacité de développer et d’imiter des cellules du tissu endométrial à la partie postérieure du plancher pelvien en étant stimulées par des œstrogènes pendant la puberté ou en réponse aux molécules qui imitent l’activité œstrogénique.

La théorie des cellules souches

La théorie des cellules souches pourrait également expliquer en partie l’apparition et la mise en place de l’endométriose. Selon celle-ci, les cellules souches de l’endomètre pourraient être impliquées dans le développement et la progression de l’endométriose. Il y a des preuves croissantes qui suggèrent que les cellules progénitrices de l’endomètre sont présentes dans le sang menstruel et les lésions de l’endomètre. Le mécanisme de l’endométriose pourrait être dû au rejet rétrograde de ces cellules souches dans la cavité pelvienne, pendant les menstruations ou les saignements utérins néonataux.

La théorie de Halban (dissémination lymphatique et vasculaire)

Une autre théorie développée pour expliquer l’endométriose est la théorie de dissémination  lymphatique et vasculaire(ou théorie de Halban). Cette théorie propose que le tissu endométrial puisse infiltrer les vaisseaux lymphatiques et vasculaires et, à travers eux, être transféré à des foyers distants comme le cerveau ou la plèvre ou des emplacements rétropéritonéaux. Cette hypothèse appuyée par des observations de cellules endométriales ayant déjà été retrouvées au sein de  ganglions lymphatiques et des veines utérines.

Les autres facteurs

D’autres facteurs semblent jouer un rôle sur le développement de l’endométriose. Les chercheurs s’intéressent notamment au stress oxydatif (l’ensemble des agressions causées par des molécules dérivant de l’oxygène aux cellules de notre corps). Ce stress oxydatif peut endommager les composants cellulaires et être une des causes de l’endométriose si les capacités antioxydantes sont réduites. Les chercheurs étudient également l’inflammation, les facteurs génétiques et épigénétiques ainsi que les facteurs hormonaux, qui sont tous des éléments complexes interagissant pouvant déclencher cette maladie.

En somme, il reste beaucoup à étudier pour mieux comprendre l’origine de l’endométriose. Aucune des théories citées précédemment n’est en mesure d’expliquer entièrement l’apparition et le développement de la pathologie. L’incapacité d’une seule théorie à expliquer la pathogenèse de l’endométriose pourrait être attribuée à l’interaction complexe entre l’expression des gènes impliqués dans l’endométriose, les réactions inflammatoires et la réponse hormonale perturbée à ces stimuli.

Références

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