OSTOS – Collectif d'ostéopathes

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Ostéopathie du nouveau-né à l’adulte : préambule sur la posture du nourrisson

Un nouveau-né est un enfant du jour de sa naissance jusqu’à son vingt-huitième jour de vie, au-delà il sera désigné comme nourrisson. Il le sera jusqu’à ses deux ans environ, suite à quoi on bascule dans la petite enfance, l’enfance et l’adolescence avant de devenir un adulte.

Chacune de ces grandes étapes à des enjeux différents dans le développement, qu’ils soient psychomoteurs, identitaires ou encore physiques. En outre, chacune de ces phases possède également des problématiques qui lui sont propres.

Le nouveau-né et le nourrisson

Il s’agit de l’étape parmi laquelle la croissance et l’évolution de l’enfant est la plus grande. C’est aussi à cet instant que l’enfant sera le plus fragile. En effet, plusieurs de ses systèmes (tel que le système digestif) sont encore immatures, ce qui laisse place à divers troubles (régurgitations, coliques).

Lors d’une première consultation en ostéopathie, il est fortement conseillé d’effectuer une série de tests permettant l’évaluation neurologique du petit patient, essentielle à la détection précoce de troubles divers (paralysie, spasmes, hyper ou hypotonie), ou au contraire, de constater la bonne santé de l’enfant dans ce domaine. C’est l’évaluation de l’optimalité neurologique. Il n’a aucune visée diagnostique mais permettra d’orienter ou non l’enfant en fonction des résultats.

L’examen neurologique du nourrisson

Cet examen (ci-joint) reposera sur l’analyse de la croissance des hémisphères (périmètre crânien, analyse des sutures), l’état du système nerveux central (SNC) avec l’analyse de la succion, la poursuite oculaire ou encore l’interaction sociale ainsi que l’intégrité du contrôle moteur central avec l’évaluation du tonus mais également de certains réflexes archaïques. Quand l’enfant grandit, l’examen de référence devient l’ATNAT, beaucoup plus complet et précis. Effectué sur plusieurs séances, il permet aussi de constater les évolutions sur le plan neurologique.

Examen d’optimalité neurologique

Cet examen réalisé, on peut s’interroger sur les aspects les plus importants de la vie de bébé qui seront aussi en lien avec ses troubles les plus fréquents:

  • Est-ce que bébé mange bien?
  • Dort-il bien? 
  • Est-ce que bébé évacue bien? 
  • Se tortille t-il souvent? 
  • Est-ce que bébé a une bonne posture? (asymétries)
  • Son développement psychomoteur est-il bon? 

Développement psychomoteur du nourrisson

Pour commencer, qu’est ce que le développement psychomoteur?

Il se résume en une succession d’étapes, d’acquisitions de l’enfant en fonction de son âge. Ces étapes ne sont pas nécessairement acquises au mois près. En effet, bébé va potentiellement parfois franchir les étapes plus vite, et parfois plus doucement sans forcément qu’il y ait le fameux “retard de développement » donc pas d’inquiétude et demandez à votre professionnel de santé en cas de doutes. 

Voilà ci-après un exemple des premières étapes du développement psychomoteur de l’enfant. 

Etapes du développement psychomoteur de l’enfant

Le système musculo-squelettique du nourrisson

Le système musculo-squelettique regroupes les motifs de consultation les plus fréquents pour les nourrissons et nouveau-né. Que ce soit:

  • Pour une position en virgule
  • Un crâne plat
  • Une tête tournée toujours du même côté

 Il faudra d’abord s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une pathologie (encore une fois on se réfère à l’examen neurologique):

  • Sutures fusionnées
  • Spasmes
  • Hypertonies musculaire
  • Hypotonies musculaire

SI l’examen est bon et qu’il n’y a apparemment rien de pathologique sous jacent, alors plusieurs causes sont possible à tout cela:

  • La position intra utérine
  • L’utilisation d’instrument à l’accouchement
  • Une césarienne
  • Une pathologie (ex: synostose)
  • Un torticolis congénital ou non

Les dysmorphoses crâniens

Les dysmorphismes crâniens sont la première cause de consultation car la première préoccupation des parents.

Nombre de patients concernés en fonction d’une problématique

Il en existe deux types :

  • les dysmorphismes malformatifs
  • les dysmorphismes déformatifs

Ceux malformatifs concernent majoritairement les craniosténoses (prévalence trois pour mille). Une craniosténose (ou craniosynostose) est une fermeture prématurée d’une ou plusieurs suture(s) crânienne(s) provoquant une croissance anormale du crâne et/ou de la face. Elle présente un risque d’hypertension crânienne, retard intellectuel et cécité.

Il est donc indispensable pour l’ostéopathe de repérer toutes les sutures pour apprécier la fermeture ou non de ces dernières et de rediriger au besoin le nourrisson vers le bon professionnel de santé. Le traitement se fera uniquement par chirurgie. 

Les dysmorphismes déformatifs (ou plagiocéphalie) sont des déformations qui sont acquises et dues à un positionnement particulier cela peut être le cas lorsqu’un nourrisson a un torticolis par exemple. La tête étant toujours tournée du même côté, le crâne en pleine croissance pendant les 6 premiers mois, se développera alors autour de cela et apparaîtra une partie plate postérieure du côté où la tête est tournée et une partie bombée antérieure du même côté.

Un bon moyen de distinguer une plagiocéphalie est de mettre le petit doigt dans chaque oreille et de vérifier si une oreille est plus antérieure que l’autre. Pour observer l’évolution de cette plagiocéphalie, on utilisera de manière générale un craniomètre afin de mesurer les différents diamètres crâniens mais il existe d’autres méthodes (application tablette, bandes thermoformées).

Quels risques?

Des études tendent à démontrer que dans une majorité des cas, l’évolution spontanée est positive mais pas pour tous, il faut donc être attentif à la mobilité de toutes les structures du corps et donner les bons conseils pour éviter de favoriser cette déformation.

Ces déformations peuvent être la causes de plusieurs troubles:

Il faut bien évidemment adapter les techniques au nourrisson, mais tout dysfonctionnement pourra être abordé par l’ostéopathe même si aujourd’hui, nous manquons d’étude pour valider son efficacité. Après examen neurologique, il est bon d’inspecter des zones clés telles que:

  • le thorax
  • les cervicales
  • les dorsales
  • le crâne

Les torticolis

Du côté du torticolis (tête inclinée d’un côté et tournée de l’autre côté), il va donc falloir également distinguer s’il a a une origine pathologique ou non. Un torticolis congénital est un torticolis présent dès la naissance, il peut présenter ou non un hématome au niveau du muscle SCOM, facilement visible. Dans tous les cas , un torticolis congénital doit laisser place à un traitement kinésithérapique et n’est pas pour le moment du ressort de l’ostéopathe.

Torticolis congénital

Au contraire un torticolis acquis apparaît après la naissance, il est dû à un positionnement de la tête ou des cervicales répétitif et prolongé. Il pourra aboutir à une plagiocéphalie. Dans son testing et son traitement, l’ostéopathe permet de faire cette distinction et s’avère un atout dans l’orientation vers le bon professionnel de santé.

Et l’ostéopathie ?

Grâce à ses connaissances, il pourra compléter sa consultation par des conseils. Tout ce qui est lié à la position de la tête doit être évoqué et plusieurs exercices proposés:

  • Quelle est sa façon de dormir?
  • Dans quel positionnement est il nourri ?
  • Stimulation de rotation de la tête
  • Favoriser un temps par jour sur le ventre
  • Stimulation d’une autre partie du corps

L’ostéopathe n’est pas encore scientifiquement considéré comme une discipline de première intention dans la prise en charge des nourrissons (manque d’études). Cependant, il pourra par un examen précis et approfondi du corps et des fonctions neurologiques d’exclure d’éventuelles pathologie ou de parfaitement réorienter le nourrisson pour éviter les retards de diagnostic. On notera qu’il y a beaucoup de retours positifs sur l’ostéopathie et les nourrissons et que l’ostéopathe s’inscrit peu à peu dans le parcours de soin du nourrisson.

En redonnant de la mobilité aux zones du corps qui en ont besoin, il permettra au nourrisson, avec les bons conseils, d’optimiser au maximum son rétablissement.

Il pourra également ré-orienter le nourrisson vers les professionnels de santé nécessaires.

Il est donc polyvalent dans son approche face aux différents troubles musculo-squelettiques mais il ne se limite pas qu’à cela. Nous verrons dans de futurs articles l’alimentation du nourrisson, son sommeil  ainsi que ses différentes étapes sociales jusqu’à l’âge adulte

vous pouvez également retrouver une infographie en rapport avec le développement psychomoteur:

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