OSTOS – Collectif d'ostéopathes

ostéopathie états-unis

L’ostéopathie aux Etats-Unis

L’ostéopathie est née aux Etats-Unis et leur pratique est arrivée en France au cours du XXe siècle. Depuis, les deux approches se sont éloignées.

La naissance de l’ostéopathie aux Etats-Unis

Aux États-Unis, l’ostéopathie lutte depuis sa naissance pour être reconnue en tant que discipline à part entière. Après avoir bataillé pendant des décennies, les ostéopathes ont gagné gain de cause. La profession est reconnue dans les 50 états et il existe même des hôpitaux ostéopathiques. L’enseignement a été standardisé et les DOs peuvent se spécialiser. Ainsi, ils ont le pouvoir de diagnostiquer, prescrire des médicaments et effectuer des chirurgies.

La « médecine ostéopathique »

Si l’ostéopathie est de plus en plus reconnue aux Etats-Unis c’est également le fait qu’elle se rapproche de plus en plus de la médecine conventionnelle. A ce titre, le terme « ostéopathie » a été délaissé outre-Atlantique où l’on préfère parler de « médecine ostéopathique« . Ce rapprochement entre les deux disciplines inquiète celles et ceux ayant recours au traitement ostéopathique manuel (TOM).Qui le pratique encore? Est-ce une pratique laissée à l’abandon?

Johnson & Kurtz (2001)

En 1998, pour tenter de répondre à cette question, deux professeures de l’université du Michigan ont envoyé un questionnaire à 3000 ostéopathes. 955 ont répondu à leur questionnaire et les deux chercheuses ont ainsi pu y voir plus clair. Spoiler alert, ce n’était pas très glorieux pour les partisans du traitement ostéopathique manuel. Parmi les ostéopathes interrogés 50% disaient avoir recours au traitement ostéopathique dans moins de 5% des cas et 25% jamais.

Pourtant, les praticiens ont un avis positif du TOM et 96% d’entre eux reconnaissent qu’il s’agit d’un traitement efficace. Autre point intéressant : 90% des personnes interrogées se considèrent ostéopathes mais seulement 40% pensent que leurs patients les voient comme des DOs. Certains disent manquer de confiance dans leurs compétences manuelles. C’est d’autant plus vrai chez les ostéopathes spécialistes qui sont ceux ayant moins recours au TOM.

La tendance qui se dégage de cette étude s’observe d’autant plus chez les jeunes ostéopathes qui sont ceux ayant le moins recours au TOM. L’article évoque le fait qu’une partie des étudiants suivant un cursus dans une université d’ostéopathie sont ceux qui ont été rejetés des écoles de médecine. Certains les appellent les « idéologistes allopathiques » et ils n’auraient que très peu d’intérêt pour le TOM et ne l’incorporent pas à leur pratique quotidienne.

Mais ils ne sont pas seuls responsables de cette situation. Déjà à l’époque de la publication de l’article, de plus en plus d’hopitaux ostéopathiques fermaient tandis qu’il y avait de plus en plus d’ostéopathes. Il y avait de moins en moins d’opportunités pour les jeunes diplômés de suivre une formation post-graduée dans une structure ostéopathique et ils se retournaient vers les instituts conventionnels. Ceci est le cas pour la majorité des ostéopathes depuis 1985.

A qui la faute?

Dans son livre « The DOs », Norman Gevitz tient la profession ostéopathique pour responsable. Elle n’aurait pas su correctement transmettre et enseigner ce qui définit un ostéopathe. En conséquence, de moins en moins d’ostéopathes sont capables de faire la différence entre leur profession de choix et la profession médicale conventionnelle. L’assimilation de jeunes ostéopathes dans des structures médicales inhibent leur opportunité de pratiquer/de cultiver le TOM.

« La lutte continue de la médecine ostéopathique pour atteindre la parité et favoriser l’acceptation par la profession médicale a entrainé une victime majeure – l’abandon du TOM et de son importance symbolique » (LJ. Fry, Phd). A la fin de leur article les deux chercheuses alertent : « si des mesures majeures ne sont pas prises à cet égard, il est concevable qu’au cours du 21ème siècle, les aspects uniques de cette fière profession ne survivent pas« .


Références

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