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Les lois de Fryette

Les lois de Fryette constituent un modèle théorique explicatif de la biomécanique rachidienne et de la formation des dysfonctions vertébrales. En quoi consistent-elles ?

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Harrisson Herbert Fryette

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Harrisson H. Fryette (1878-1960) est un médecin ostéopathe américain du XXème siècle. Elève de John M. Littlejohn, il est connu pour son modèle théorique fondamental de la biomécanique rachidienne présenté dans un article publié en 1918 qui a donné lieu aux « lois de Fryette« .

Les lois de Fryette

Les lois de Fryette constituent un modèle théorique explicatif de la biomécanique rachidienne et de la formation des dysfonctions vertébrales. Les écoles d’ostéopathie françaises enseignent toujours ce modèle qui demeure également très populaire aux USA. A noter que Fryette a décrit ce modèle mais n’a jamais parlé de « lois ». Il s’agit des ostéopathes qui lui ont succédé qui lui ont attribué la paternité. Fryette n’a pas non plus décrit les dysfonctions vertébrales en NSR, FRS et ERS, il s’agit de F. Mitchell.

Première loi de Fryette

La première loi est celle de la « Neutral Position-Sidebending-Rotation« . Fryette a appelé la position neutre « flexion facile ». Cela fait référence à l’amplitude de mouvement dans le plan sagittal entre les points où le contact des facettes se produit en flexion et en extension. Lorsque la colonne vertébrale se plie latéralement à partir de la position neutre, les vertèbres tournent dans la convexité nouvellement formée. Cela affecte plusieurs vertèbres.

Deuxième loi de Fryette

La deuxième loi est celle de la « Flexion/Extension-Sidebending-Rotation« . Lorsque la colonne vertébrale se plie latéralement à partir d’une position de flexion ou d’extension dans laquelle les facettes sont en contact, les vertèbres sont forcées de faire une rotation du même côté. Cela est dû à l’orientation du plan de l’articulation. Ce mouvement peut être exécuté par un groupe de vertèbres, mais aussi de manière isolée.

Troisième loi de Fryette

C.R Nelson D.O a décrit une troisième loi de Fryette : “Lorsque le mouvement est introduit dans un plan, il modifiera (réduira) le mouvement dans les deux autres plans”. Ceci reprend les deux précédentes lois en déclarant qu’un dysfonctionnement dans un plan affectera négativement tous les autres plans du mouvement.

Un modèle remis en cause…

Ce modèle physiologique est le résultat d’un raisonnement sur squelette sec soumis à une légère compression. Or, le corps est un tissu vivant avec des propriétés spécifiques (plasticité, piézoélectrique). Ajouté à ceci le fait que les mouvements sont tridimensionnels et qu’ils peuvent différer selon les étages, rend tout modèle règlementaire risqué. Face aux nouvelles connaissances en biomécanique, le modèle de Fryette semble caduc.

… mais toujours enseigné

En dépit de ceci, ce modèle reste utile en clinique, du moins d’un point de vue strictement mécanique. Il est encore enseigné dans les écoles d’ostéopathie. Toutefois certains enseignants ostéopathes déplorent cet enseignement « traditionnel » obsolète. Dans leur article publié en 2009,  deux enseignants ostéopathes suggèrent de remplacer ce modèle en se basant sur le concept des techniques en « leviers minimums » développé par Hartman.

Références

  1. Trigger Points and muscle chains in osteopathy, Richter, Philipp et al., 2009
  2. Réflexions sur les lois ostéopathiques, Leroux P et Desmarets JJ, 1994
  3. Analyse critique de l’enseignement de techniques manipulatives rachidiennes basées sur les lois de Fryette, Zegarra-Parodi R et Fabre L, 2009
  4. Chicago : its history and its builders, a century of marvelous growth (Volume 4), J. Seymour, 1910
  5. Bibliothèque Nationale de France à retrouver sur data.bnf.fr

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