OSTOS – Collectif d'ostéopathes

biophoton

Les biophotons

Les études des 50 dernières années sur l’émission de biophotons chez l’homme ont conduit à suggérer qu’elle pourrait avoir des applications futures en médecine. Que sont les biophotons? En quoi peuvent-ils être utiles à la médecine?

Définition

L’émission de biophotons est l’émission spontanée de photons ultra-faibles émanant de tous les systèmes vivants, y compris l’homme. Les biophotons ne sont pas visibles à l’œil nu. Ce phénomène est lié à la production endogène d’états excités au sein du système vivant. Ils ne correspondent pas à la bioluminescence qui est la production et l’émission de lumière par un organisme vivant.

Historique

La recherche sur l’émission humaine de biophotons est apparue dans les années 1970. Fritz-Albert Popp, un biophysicien allemand, a repris les travaux des années 1920 d’un embryologiste russe, Alexandre Gourvitch. C’est également à Popp que l’on doit l’invention du terme “biophoton”.

Mécanismes

Les origines biologiques et les mécanismes concrets de ces émissions ne sont pas encore totalement compris. L’étude de ce phénomène requiert du matériel de haute précision, les émissions de photons étant, à proprement parler, ultra-faibles.

L’émission spontanée de biophotons se produit sans la présence de stimuli externes. On les distingue des émissions induites qui sont causées par des facteurs biotiques (virus, bactéries ou champignons).

Une théorie du mécanisme des biophotons lie ce phénomène à l’activité biologique cellulaire, en particulier le métabolisme oxydatif (respiration cellulaire) et la libération de radicaux libres. La transition d’un état excité à un état fondamental serait accompagnée par l’émission de photons. Ainsi, la recherche s’est penchée sur le possible intérêt médical de ce phénomène.

Application médicale

Selon certaines études, l’émission de biophotons témoignerait de l’état de stress oxydatif des cellules humaines. L’étude de ce phénomène pourrait être un outil utile pour examiner les dommages causés par les radicaux dépendants de l’oxygène. Une étude mesurant l’émission de biophotons du sang de patients souffrant de diabète sucré, de carcinomes et d’hyperlipidémie a montré des niveaux d’émission plus élevés que ceux des échantillons de personnes en bonne santé.

D’autres études ont montré que l’émission de biophotons était augmentée chez des patients malades. Le corps humain émet également plus de biophotons à partir de zones cutanée altérées telles que les plaies, les sites de maladies de la peau et d’autres blessures qui affectent la surface de la peau.

Ainsi, l’étude des biophotons pourrait être utile à la surveillance de l’état de santé général du corps.

Intérêt en ostéopathie

A notre connaissance il n’existe aucune littérature traitant du sujet des biophotons dans le domaine de l’ostéopathie. Aussi, tout ce qui suit dans ce paragraphe n’est basé sur aucun fondement scientifique et n’a pour objectif que de retranscrire l’interprétation qu’en font certains ostéopathes.

L’intention du thérapeute possède une place particulière en ostéopathie. Son influence sur les résultats du traitement n’est pas négligée. Pour prendre un exemple une situation binaire et simpliste, selon que l’on souhaite du mal ou du bien au patient, tout en réalisant les mêmes techniques, l’issue du traitement serait différente. Dans le cas où l’on ne souhaite pas le bien du patient, le traitement devrait être moins efficace que dans le cas contraire. Pour certains ostéopathes, les biophotons seraient la réponse au “Comment ?” de ce phénomène. Ce serait grâce à eux que l’intention du thérapeute serait véhiculée et dans un sens participerait au traitement du patient. 

Méfiance et pseudo-science

Dans son article publié en 2019, Sébastien Point nous met en garde face à ce phénomène et surtout ceux qui en ont fait une “fable (pseudo-) scientifique”. Largement exploité dans les thérapies quantiques (qu’il compare à des séances de chamanisme), il rappelle néanmoins le caractère spéculatif des mécanismes et des rôles de l’émission de ces biophotons et que certains résultats et conclusions des chercheurs pourraient être dus à des “artefacts expérimentaux”. Pour lui les travaux de Fritz-Albert Popp sont “un exemple de production de certitudes pseudo-scientifiques à partir de la récupération, de la déformation et de l’exagération d’hypothèses produites dans le cadre de la science”.

Conclusion

Selon la conclusion de la revue de littérature de Ives J & al. (2014), la plupart de la littérature scientifique sur l’émission de photons ultra-faibles serait de bonne ou haute qualité. Les outils de mesure pour détecter les biophotons sont plus précis de nos jours. La littérature semble s’accorder sur l’intérêt de pousser les recherches dans les applications médicales des biophotons sur des essais cliniques randomisés de grande envergure pour obtenir des résultats plus pertinents. En attendant, il semble opportun de garder un certain recul vis-à-vis de ce phénomène et de ne pas en faire des fabulations.


Références

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